Mémoires d’un agriculteur corrézien

Biographiques familiales

Je suis né en 1929 à Monceau-sur-Dordogne, dans le sud de la Corrèze. Je me suis marié à l’âge de 20 ans. C’est à cette époque que j’ai repris la ferme de mes parents. 

En ce temps-là, être agriculteur voulait dire travailler à la main. Nous n’avions que quelques bêtes seulement, mais nous arrivions à vivre de notre travail malgré le peu de moyens dont nous disposions. Nous pratiquions le Veau élevé sous la mère, une méthode selon laquelle les bêtes étaient exclusivement nourries au lait maternel, et faisions de l’élevage porcin. Le fauchage s’exécutait à la faux, le foin était ramassé à la fourche, séché, puis rentré dans des charrettes. Labourer avec une charrue et une paire de vaches était monnaie courante à cette époque. 

Un tournant décisif

Les premiers tracteurs sont arrivés dans les années 1950. J’ai fini par convaincre mes parents d’acheter un petit Pony à essence de la marque Massey Ferguson. Il était muni d’une charrue alternative, d’une barre de coupe… C’était merveilleux ! La production s’est intensifiée. Le travail était facilité mais cela ne signifiait pas pour autant que nous nous couchions plus tôt ou que nous nous levions plus tard. Aujourd’hui, la vie est devenue plus difficile encore : on court sans cesse après les euros et les factures semblent se multiplier… Pour peu que les jeunes écoutent les réclames des machines agricoles et les voici qui s’endettent jusqu’au cou. Mais en dépit des difficultés rencontrées, j’ai réussi à laisser à mes enfants une propriété saine. Mon fils a repris la ferme. La plus grande fierté à mes yeux !

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