L’un des plus beaux jours de ma vie
Lorsque je suis entrée en école de commerce, j’avais en tête d’effectuer ma deuxième année à l’étranger. Je savais qu’un échange avec l’Amérique du Nord était possible, et j’avais imaginé partir à Vancouver au Canada – plus accessible, pensais-je, que le bout du monde australien. Les États-Unis, en revanche, étaient d’emblée écartés de mes projets en raison d’un déboire d’ordre affectif lors d’un précédent séjour au Texas.
À la rentrée, une étudiante m’accueille en coupant nette mes velléités d’exotisme : « Ne nourris pas de faux espoirs : les séjours à l’étranger sont réservés aux élèves de master ». Quelle déception ! Pourtant, une petite voix intérieure m’incitait à ne pas me décourager.
Quelque temps plus tard, le directeur de l’école me convoque. N’étant pas du genre à faire les quatre-cents coups, je me suis dit qu’il devait y avoir une bonne raison à cet entretien. Je sors de la salle de classe. Lui descend les marches face à moi et m’annonce solennellement : « L., tu es majeure de ta promotion. Nous ouvrons un partenariat avec une université de Sydney. Si tu souhaites y effectuer ta deuxième année d’études, tu es prioritaire ». Cette scène restera gravée dans ma mémoire à tout jamais : ce fut l’un des plus beaux jours de ma vie !
Cette ville, j’en rêvais, même si certains professeurs tentaient de m’en dissuader, estimant que l’Australie se résumait aux surfeurs et aux kangourous. Selon leurs dires, une expérience dans ce pays desservirait ma carrière. Ces rabat-joie briseurs de rêves commençaient à m’exaspérer au plus haut point. Il était temps de me rebeller, de suivre l’exemple de ma tante et de mettre les voiles.
Une copine de classe rencontrée au cours de mes précédentes études m’avait déjà sensibilisée à la cause australienne car sa sœur vivait à Sydney. Mais mon premier coup de cœur pour cette ville s’est produit à travers mon poste de télévision, lors de la diffusion de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de 2000. J’ai ressenti un mélange d’admiration et d’émerveillement tels que je me suis dit que ce devait être formidable de vivre là-bas, à l’autre bout du monde. Je n’allais pas être déçue…
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